L’effet Streisand

Après avoir menacé d’attaquer en justice la fondation Wikimedia, les efforts de la DCRI n’aura eu que l’effet inverse souhaité concernant le retrait d’un article de l’encyclopédie en ligne. Je publie cette fameuse page finalement très banale, ou l’on n’apprend rien de bien problématique et surtout rien de nouveau sur notre dissuasion nucléaire.

Finalement jamais la page Wikipédia concernant la station de Pierre-sur-Haute n’aura été aussi visitée,depuis, et ce grâce à la direction centrale du Renseignement intérieur qui a tout simplement voulu la faire disparaître.

Un grand bravo au service secret Français…

Station hertzienne militaire de Pierre-sur-Haute

Station hertzienne de Pierre-sur-Haute
Image illustrative de l'article Station hertzienne militaire de Pierre-sur-Haute
La station hertzienne de Pierre-sur-Haute. On distingue les deux tours militaires, la tour relais de TDF au centre, les bâtiments de vie, ainsi qu’une hélistation.

Construction 1961
Rénovation De 1981 à 1987
Utilisation
Contrôlé par Drapeau de France France
Effectifs ± 20
Coordonnées 45° 39′ 11″ Nord
3° 48′ 30″ Est 

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)Station hertzienne de Pierre-sur-Haute

La station hertzienne de Pierre-sur-Haute est un site de trente hectares voué aux communications interarméesfrançaises, situé sur les communes de Sauvain et de Job, la limite entre les régions RhôneAlpes et Auvergne traversant la base. En périphérie de sa vocation militaire, le site comporte une tour hébergeant un relais hertzien civil appartenant à TDF1surmontée d’un radar de la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC).

La Croix de Pierre-sur-Haute est située dans la partie de la station relevant de la commune de Job (Puy-de-Dôme) et elle indique le point culminant du département de la Loire, à 1 634 m2.

Sommaire

  • 1 Histoire
  • 2 Rôle
  • 3 Infrastructures
    • 3.1 Implantation et accès
    • 3.2 Installations de surface
    • 3.3 Installations en sous-sol
  • 4 Protection
  • 5 Notes et références
  • 6 Voir aussi
    • 6.1 Articles connexes

Histoire

En 1913, l’armée française construit sur le site un télégraphe Chappe consistant en un modeste bâtiment en pierre surmonté du dispositif de communication optique1.

En 1961, lors de la guerre froide, l’OTAN donne à l’armée française pour mission de construire l’une des 82 stations de son réseau de transmission, le réseau ACE High (Allied Command Europe). Son nom de code est FLYZ3. À partir de 1974, la responsabilité du site passe de l’armée de terre à l’armée de l’air. Dès 1988, l’OTAN envisage le démantèlement du réseau ACE HIGH avec comme conséquence la création de nouveaux plans de fréquences nationaux.

La station hertzienne de l’OTAN utilisait des liaisons radio troposphériques et du matériel américain : soient des bonds radios de l’ordre de 300 km, les plus longs atteignant plus de 450 km (entre Mossy Hill – UMSH4 – et Lysenuten – NLYZ4).La puissance nominale d’émission qu’assurait un klystron était 10 kW.[réf. souhaitée] En raison de la particularité des transmissions troposphériques, ces liaisons fonctionnaient en diversité d’espace et de fréquence[pas clair]. La station de Pierre-sur-Haute qui servait de relais entre, au sud, celle du Lachens (FNIZ4), qui domine le camp militaire de Canjuers aux confins des Alpes-Maritimes, du Var et des Alpes-de-Haute-Provence, et, au nord, celle du Mont Août (FAOZ4), à Broussy-le-Grand dans la Marne, reposait sur quatre émetteurs de 10 kW chacun (deux par sens de liaison) et sur seize récepteurs (huit par sens de liaison).

Le site dispose de groupes électrogènes qui rendent le site autonome si nécessaire1. Dans les années 1970, une ligne moyenne tension (15 kV) fut créée et l’OTAN remplaça ce matériel par une centrale électrique comportant deux groupes à temps zéro5 de 450 kVA.[réf. souhaitée]

De 1981 à 1987, la station ACE HIGH6 est entièrement rénovée afin d’accueillir la station actuelle de l’Armée de l’air française.

Pour assurer le contrôle du trafic aérien, un radar secondaire avec interrogation sélective, dit « mode S », est opérationnel depuis le 18 août 20097,8. Ce radar a rencontré des dysfonctionnements en raison des fortes chutes de neige9.

Rôle

La station de Pierre-sur-Haute appartient à l’armée de l’air française et dépend de la Base aérienne 942 de Lyon-Mont Verdun, à 80 km du site. C’est l’une des quatre stations hertziennes de l’axe Nord-Sud, communiquant en permanence avec les trois autres : Lacaune, La Borne à Henrichemont et la base aérienne de Brétigny10. Elle relaie donc les communications interarmées, portant principalement sur le commandement des unités opérationnelles. Ainsi, si la force de dissuasion nucléaire française était utilisée, il est possible que l’ordre de mise à feu transite par ce relais1.

Elle dépendait du Commandement air des systèmes de surveillance d’information et de communications (CASSIC) depuis sa création le 1er juin 1994, puis, à compter du 1er janvier 2006, de la Direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information (DIRISI) et de sa direction centrale au Kremlin-Bicêtre10,11.

Dirigées par un major, une vingtaine de personnes se relaient sur le site pour son fonctionnement ainsi que pour sa défense : électromécaniciens, cuisiniers, mécaniciens1.

Infrastructures

Antennes militaires de Pierre-sur-Haute.

Implantation et accès

Snowkite au sommet de Pierre-sur-Haute. En arrière-plan au centre, la tour de télécommunications (non militaire) de TDF, surmontée du radar-dôme de la DGAC.

La station est implantée sur un terrain de trente hectares partagé entre les communes de Sauvain et de Job, la limite entre leurs départements respectifs, la Loire (région Rhône-Alpes) et le Puy-de-Dôme (région Auvergne), traversant le site. Son périmètre est parcouru par une haute enceinte en bois et en métal, les militaires et employés accédant à la station par l’héliport et par une route de quatre kilomètres interdite à la circulation civile, depuis le col du Béal à 1 390 m d’altitude. Cette route est inutilisable lors d’un enneigement de plus de deux mètres : la variante pour parvenir à la base est alors le chemin des crêtes praticable avec des engins à chenilles1, celui-ci étant doté de poteaux guidant les usagers même en cas d’épaisse couche de neige. Le site est également accessible depuis la station de sports d’hiver de Chalmazel par le téléski de Pierre-sur-Haute, qui monte à proximité immédiate du sommet où est situé l’installation militaire, alors même que la route qui y mène pourrait être fermée.

Installations de surface

Les infrastructures les plus visibles sont deux tours en béton d’une trentaine de mètres de hauteur qui assurent l’émission et la réception hertzienne depuis 1991. Chaque tour a la même fonction. La deuxième tour sert en cas de défaillance de la première12. Cet équipement est prévu pour résister au souffle d’une explosion nucléaire1.

Quelques bâtiments servent de garages et de lieux de vie, avec cuisine et salle de restauration et chambres. Ils sont reliés par environ400 mètres de tunnels qui évitent en hiver, surtout les plus froids, des déplacements à travers plusieurs mètres de neige1.

Installations en sous-sol

Le cœur du site est la partie enterrée, vouée aux traitements des messages : à raison de 2 Mb/s, les communications provenant des tours sont analysées, puis y sont redirigées pour être transmises où il convient1.

Protection

Les installations en sous-sol sont classées comme « infrastructure de haute sécurité », sous protection nucléaire, bactériologique et chimique. Dans le jargon militaire, le site est dit « durci » : par exemple, il dispose d’une enceinte de béton armé avec protection vis-à-vis des impulsions électromagnétiques par une cage de Faraday, les locaux sont en surpression, certaines salles sont « propres »1.

Le sous-sol est pourvu d’une autonomie en eau et en électricité ainsi que d’une climatisation autonome1.

La sensibilité du lieu amène en mars et avril 2013 la Direction centrale du Renseignement intérieur (DCRI), service de renseignement de la police française, à demander la suppression du présent article de l’encyclopédie Wikipédia en français, d’abord auprès de la Fondation Wikimedia, qui refuse, puis en convoquant Rémi Mathis, le président de l’association Wikimédia France, qui a accès aux outils d’administrateur, et en le mettant « en garde contre le risque d’engagement de poursuites judiciaires »13. L’association Wikimédia France proteste publiquement par un communiqué de presse en français14 et en anglais15. L’action de la DCRI et ses suites suscitent une attention médiatique nationale et internationale, entraînant un effet Streisand sur l’article, qui est recréé, complété, traduit en plusieurs langues et largement visité16,17,18,19,20.